1) instruction privée
Le collège Saint Joseph, fondé en 1850
et construit sur des terres que M de
Flagheac, propriétaire du château du
Marand, avait acquises à cette
intention, assurait l'éducation des
garçons de la commune et des environs.
Trois frères en assumaient le
fonctionnement.
Les lois de : 1880 (ministre Jules
Ferry) : interdiction aux congrégations
non autorisées de dispenser
l'instruction publique. Celles qui sont
autorisées sont «sous surveillance››. De
1904 (Combes ministre) : interdiction de
tout enseignement aux membres des
congrégations même autorisées,
n'épargnèrent pas Saint Saturnin :
expulsion des Frères, le 13 avril 1880.
Une petite communauté fut reconstituée
vers 1892.
Enfin, en 1900, le Frère directeur
Hildeman réalisa les désirs de la bonne
population de Saint Saturnin : il ouvrit
une école libre de 2 classes. Pauvre
petite école : un décret de fermeture la
frappa en 1904.
En 1911, avec une fraction de son
personnel sécularisé, M. le Directeur de
Saint André y rouvrit des cours ; 80
élèves pensionnaires se présentèrent. Et
le collège connut un succès et une
prospérité croissante.
La présidente de Lamoignon (belle-mère
du très jeune comte de Broglio dont le
nom fut francisé en Broglie) avait créé
en 1705 une fondation à Saint Saturnin
de deux «Filles de la Charité» pour
qu'elles apprennent à lire aux filles,
donnent des soins aux malades et
indigents.
Mme Félix Queylard, qui devint légataire
universelle de la sœur Botte (religieuse
de Saint Vincent de Paul) exécuta les
clauses de cette donation en achetant la
moitié nord du château de Saint Saturnin
dont elle fit aussitôt don aux «Filles
de la Charité››. Celles-ci, qui avaient
logé à une cinquantaine de mètres de la
chapelle Madeleine, y établirent leur
résidence en 1875.
En 1929, la famille Chomette,
propriétaire de l'autre moitié du
château, en laissa bénévolement la
jouissance aux Soeurs, qui enseignèrent
surtout le catéchisme, et se
consacrèrent aux malades et aux
indigents.
Quelques petites filles allaient au
pensionnat de Sainte Cécile, à Saint
Amant Tallende, qui ouvrit vers 1910, et
où certaines se souviennent d'avoir joué
la comédie lors de pièces de théâtre
montées au profit de l'hôpital de
Rochemanie
2) instruction publique
«L'enseignement primaire obligatoire et
laïque» promulgué par le gouvernement J.
Grévy, sous le ministère J. Ferry - III°
république, obligea la municipalité à se
pencher sérieusement sur le problème de
l'implantation définitive de l'école
communale, qui n'avait pas jusque-là de
lieu… consacré.
L'institutrice congrégationniste chargée
de la direction de l'école de filles de
Saint Saturnin étant décédée le 26
décembre 1897, le Préfet autorisa, pour
éviter l'interruption des classes, Soeur
Vimal, adjointe, à diriger l'école, en
attendant que fut construite une école
laïque.
Février 1898 : en raison de la
laïcisation récente de l'école de
filles, une maison d'habitation fut
cédée par les Bonnard-Chanier à la
commune, selon un bail résiliable au cas
où il se construisait une école.
La commune obtint une importante
subvention: le budget de renseignement
primaire, qui était de 12 millions à la
fin du second empire monta dès 1888 à
près de 100 millions, et on construisit
des milliers d'écoles.
On choisit un architecte: Jean Peyhoux,
de Cunlhat, et un entrepreneur de Saint
Amant Tallende. La construction du
groupe scolaire fut terminée en 1906.
(il y eut des travaux supplémentaires,
pour cintrer les caves, à cause de la
nature du terrain - sinon les planchers
du 1er étage se détérioraient). Les deux
bâtiments sont restés intacts, de part
et d'autre de la mairie.
M. Trinquart, instituteur des garçons,
partit à la guerre en 1914, et filles et
garçons furent réunis de 1914 à 1918
sous la férule de Mme Monier,
institutrice des filles. On s'empressa
de retourner à l'ordre primitif après
l'armistice.
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