les traditions en auvergne 63450


Saint Saturnin Autrefois (1890 – 1930)


III - Le marché de Saint Amant-Tallende, et le Juge de paix
 

Tous les samedis avait lieu le marché de Saint Amant que les hommes n'auraient pas manqué pour un empire. Celui qui avait un cheval l'attelait à sa carriole et accrochait à la têtière de l'animal un ornement indispensable : une queue de renard, et descendait à Saint-Amant - parfois un peu vite - à tel point qu'une pancarte hélas délavée par les temps, sur la façade de la maison Jarton, à Issac, indique : «Par arrêté municipal, il est expressément interdit de faire trotter, ou galoper les chevaux, dans l’agglomération, sous peine d'amende››.
L'on filait vite sur l'allé dite Marguerite de Valois, au XIX° siècle, plantée de tilleuls (les marronniers les remplacèrent vers 1900) pour assister au spectacle : la séance chez le Juge de paix à Saint Amant Tallende. Cette charge honorifique était exercée gracieusement par un notable.
Là on apprenait… toutes les brouilles du canton. L'essentiel était d'obtenir un arrangement à l'amiable, éventuellement accompagné du paiement d'une amende. La honte absolue était de faire quelques jours de prison.
Epilogue arrosé au bistrot du coin ; et l'on revenait somnolent, hissé par quelques bras charitables dans son char, allègrement transporté par son cheval qui se défoulait après l'ankylose devant la porte du café. Parfois un peu pressé de rentrer, le cheval laissait son homme sur la chaussée et fonçait à fond de train les grelots, au propre comme au figuré ce qui faisait dire aux gens qui reculaient prudemment : «Tiens ! il y en a encore un qui est resté en bas !››.
 

Sommaire Saint Saturnin Autrefois

 
 

SOMMAIRE HISTOIRE CULTURE