Artiste peintre Lucien Madrassi


ARTISTES
 

Biographie extraite de « documents » n° 71
Les Cahiers d’Art-Documents – numéro 71 – 1957 – éditions Pierre Cailler - Genève
MADRASSI (1881 – 1956)
Documentation réunie par Magdelaine Bérubet (extraits)

 
Le 4 juillet 1881, Lucien Madrassi venait au monde au 46 rue de la Vanves à Paris.

Son père, Lucas Madrassi, né à Tricesino, dans l’arrondissement d’Udine, en Italie, était artiste statutaire. De son origine au pays du soleil et des arts, il tirait son tempérament fantaisiste, impulsif. Ses créations révèlent le fond de cette nature bohème, amoureuse des jouissances d’une vie facile, rebelle à toute contrainte.

Sa mère, Marie-Yvonne Corbier, née à Saint-Brieuc, d’une vieille famille bretonne, excellente musicienne, avait épousé par amour cet homme du midi. Le calme, la douceur de son caractère formé au spectacle de la lutte continuelle des éléments sur lesquels l’homme est impuissant, furent peut-être voués à l’épreuve ; mais rien n’altéra l’amour et l’admiration qu’elle avait voués au mari et à l’artiste.

Un frère ainé, Marcel-Luc, formait avec les parents le milieu familial où s’éleva Lucien Madrassi.

Ses premiers compagnons de jeux et d’école furent : Léon, qui devint le statuaire bien connu, Léonard ; le futur auteur des Montparnos, Michel-Georges Michel ; Georges Marnez, l’architecte dont le nom est gravé sur un grand nombre des plus beaux immeubles de Paris. Tous trois demeurent tout au long de sa vie, des amis intimes.

La vie de Madrassi peut se diviser en quatre périodes :

- Première période : avant la guerre de 1914
- Deuxième période : la guerre de 1914-1918
- Troisième période : 1919-1939

(le détail du contenu des textes concernant les 3 premières périodes et sa carrière internationale est à retrouver dans le document d’origine – voir références ci-dessus)

- Quatrième période : fin 1940-1956, Saint Saturnin – Paris

(ne sont retranscrits ici les textes relatant les seules périodes de présence à Saint saturnin)
 

Démobilisé le 3 septembre 1940, Madrassi, ne pouvant se faire à l’idée de retrouver son cher Paris occupé par les Allemands, rejoint sa femme à Saint Saturnin et décide d’y rester. Dans ce pays tranquille où l’éternelle nature berce l’angoisse des hommes et les rassure, en leur montrant les forces indomptables de la vie, il oublie les conflits sanglants des nations antagonistes. Mais d’abord il se penche sur le problème qui le passionne : « le rôle de l’art populaire et de l’artisanat ». Le plan qu’il conçoit et qu’il rédige, pour les autorités compétentes, d’une manière si nette et si persuasive, semble en avance sur l’époque. L’idée qu’il a lancé fait aujourd’hui son chemin.
Rencontre singulière préparée par le destin ! Blanche Selva, l’artiste de renommée mondiale, s’est réfugiée à Saint Saturnin, ayant tout perdu à la révolution espagnole, Lucien Madrassi et sa femme l’accueillent, l’entourent, la réconfortent, lui apportent l’aide morale dont elle a besoin car ses magnifiques mains de pianiste incomparable sont à demi paralysées. Près d’eux elle se retrempe dans une atmosphère d’ardente sympathie et d’admiration.

Dans les longues heures de ces journées d’hiver à la campagne, Madrassi, rempli de passion par tout ce qui touche à l’art, ouvre des horizons aux profanes qui l’écoutent sans se lasser. Il fait de nombreux portraits : le commandant Eusébio, Hélène Roger d’Ansan, Marie-Claude Schuhler, Suzanne et Jackie Gallayrand, etc. Beaucoup d’enfants de Saint Saturnin viennent aussi poser dans son atelier, qui donne sur la terrasse à créneaux d’où l’on découvre le beau panorama qui enchante, hiver comme été, les regards de ce véritable amant de la nature.

(…)

En 1942, de Saint Saturnin, Madrassi envoie au Salon de la Nationale, Portrait de Verchère, charron de Saint Saturnin ; La route, paysage de Haute-Auvergne ; La Maison de Blanche Selva à Saint Saturnin ; Panneau décoratif.



En 1943, quand la ligne de démarcation est supprimée, Madrassi et sa femme se décident à regagner Paris pour les mois d’hiver. (…) En 1944 il envoie au Salon six tableaux dont Le Réfractaire (exposé dans la salle du Conseil de la mairie de Saint Saturnin).

En 1946 il est élu vice-président de la Société nationale des Beaux-Arts. Il en démissionne en décembre 1951.

(…)

En 1949, l’Unesco fait parvenir à Madrassi un questionnaire pour l’enquête « sur les conditions de la liberté de l’artiste à notre époque ». Il y répond avec sa franchise coutumière, sa clairvoyance et sa compétence sur ces questions. De 1949 datent : Eglise de Saint Saturnin, Harmonie bleue, Marianne.

(…)

Une crise cardiaque, tout à fait imprévisible, le terrassa en quelques minutes le 18 février 1956.

 
 
     

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