Les peintures murales

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
   
   

Les peintures murales de l’église de Saint Saturnin
(documents explicatifs présentés sur un panneau dans l’église)

SUJET
En haut : l’Annonciation – l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle va enfanter Jésus.
En bas : la Résurrection de Lazare – Jésus ressuscite son ami Lazare sur la demande de Marthe.
La présence d’une pierre tombale armoriée au niveau de cette fresque pourrait indiquer sa destination funéraire (cette pierre étant plus tardive que la peinture). Les sujets de cette peinture ne contredisent pas cette hypothèse, car les contemporains sont avant tout soucieux du salut de leur âme :
- L’Annonciation : En s’incarnant Dieu vient les sauver
- La résurrection de Lazare : Le dernier miracle de Jésus prouve son pouvoir sur la mort
HISTOIRE
Peinture déjà étudiée par D. Beigbeder en 1970 et A. Courtillé en 1975.
Elle date probablement de la deuxième moitié du XVème siècle à cause du costume de l’ange.
L’extrême minutie de la technique fait penser à un peintre de rétables.
Les textes des phylactères sont classiques : « (A)VE GRACIA PLENA D(OMIN)US TECUM (salut pleine de grâce, le Seigneur est avec toi…) ; ECCE ANCILLA D(OMIN) (voici la servante du Seigneur) « pour l’Annonciation , et « VENI FORAS » pour Lazare.
Cette peinture a été redécouverte à la fin du XIXème siècle par l’Abbé Bayle curé de Saint Saturnin (et mécène).
L’ANNONCIATION
L’Ange et la Vierge sont traditionnellement séparés par un objet (vase avec lys , meuble), un élément d’architecture (mur, colonne), ou placés sur des panneaux différents (triptyques). Le sujet se prête donc à utiliser l’embrasure d’une fenêtre où la séparation spatiale se fait automatiquement (dans la région on peut citer Billom et léontoingt qui utilisent le même procédé).
En plus du texte déjà cité, on remarque des lettres sur la draperie derrière l’ange. Peut-être : B (ou R) A, N (ou H), et NI.


Trois fenêtres s’ouvrent derrière l’ange. Vu le goût de l’époque pour les chiffres, on pense tout naturellement à la Trinité. Proposition de lecture :

     
L’Incarnation est le moment charnière entre l’ancien et le nouveau testament. Elle contient la promesse de Rédemption par la croix et la promesse de vie éternelle pour tous.
LA RESURECTION DE LAZARE
En très mauvais état, n’est plus lisible : Une silhouette de femme auréolée à gauche, derrière elle deux visages d’hommes (un barbu de type européen et un africain coiffé d’un turban). A droite trois auréoles dont l’une est marquée d’une croix.
Le texte semble miraculeusement conservé. A-t-il été retouché ?
Au XVème siècle la scène est souvent sur le même schéma : Au centre Lazare à demi vêtu d’un drap est assis sur le bord de son tombeau. De chaque coté, un groupe de familiers (Jésus, Marthe, des apôtres), et un groupe de témoins plus officiels (docteurs de la loi et prêtres).
Le thème a évolué. Dans les catacombes et sur les sarcophages, Lazare est un sujet d’espérance pour les martyres, une preuve que l’on montre, une petite momie verticale au rôle passif. A la Renaissance, des « visions de Lazare » prennent place dans les livres d’heures au même titre que les danses macabres, Lazare devient le témoin qui raconte ce qu’il a vu en enfer et met en garde ses contemporains : « Notre Seigneur et Rédempteur, Jésus, un peu avant sa benoite passion, étant en Bétanie, entra dans la maison d’un qui avait le nom de Simon le Lépreux, pour prendre sa réfection corporelle. Et comme il était à table avec ses disciples et apôtres et le Lazare, frère de Marie-Madeleine et Marthe, qu’il avait ressuscité de la mort à la vie, de laquelle chose doutait ledit Simon, commanda ledit Seigneur audit Lazare qu’il dit devant toute la compagnie ce qu’il avait vu en l’autre monde… »
Agnès Guillaumont – St Saturnin

 
     

 

 
 
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