bertrans queylard


LES GENS D’ICI

Yvon BODY

« Oser tout (osez tous !) »

Fervent adepte de l’auto-dérision (« Voyez dans quel état des gens qui se prennent très au sérieux ont mis le monde »), Yvon se reconnaît avec jubilation dans cette réplique des célèbres « Tontons flingueurs » signée Audiard : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ». « Dans ma vie, j’ai tout osé… j’ai mis en route tout ce que j’avais envie de faire. J’ai réalisé tous mes rêves. Je n’ai pourtant pas toujours été sûr de moi, loin s’en faut… mais lorsque j’ai décidé de mener à bien une idée, je ne renonce jamais, ça doit être ça, le truc… ». Yvon a été :

- A 18 ans, membre d’un groupe de rock progressif (d’inspiration musique classique) qui a joué en premier

- A 20 ans, musicien d’orchestres de bal, certains nationaux.

- A 28 ans, après une formation de graphiste, salarié puis patron d’une agence de pub ayant compté jusqu’à 10 salariés.

- A 40 ans, conseiller en communication indépendant, collaborant entres autres à toutes les campagnes locales de Valéry puis Louis Giscard d’Estaing (sauf celles qu’ils ont perdues) !

- A 50 ans, créateur avec d’anciens complices musiciens du groupe « Hommage à Pink Floyd » avec lequel il a rempli l’Olympia en 2005.

- A 55 ans, après une formation de cuisine, créateur du restaurant « La Guinguette » à Tallende (qui existe toujours et va très bien).

 Saint-Saturnin En 1993, Corinne et Yvon viennent de se rencontrer et leurs quatre enfants aussi… Elle venait de Lille et lui de Clermont, ils sont arrivés à Saint-Saturnin par hasard et fauchés, une vieille maison avec quatre chambres était à louer pour pas trop cher. Yvon a très vite rencontré les musiciens/nes locaux et leurs familles* « Nous nous sommes proclamés « La Grande Famille » structure informelle et indépendante de tout, sans aucune hiérarchie, où chacun(e) était donc important qu’il/elle ait 1 ou 100 ans.» 

Et Yvon continue à tout oser (« c’est à ça qu’on me reconnaît... »), à réaliser ses rêves, mais cette fois avec « La Grande Famille », qui permettra successivement de créer : une chorale classique et liturgique ayant compté jusqu’à quarante membres qui a ému beaucoup de connaisseurs… dont nos amis de Jettenbach ; la Fête de la Musique à Saint-Saturnin : musique classique à l’église, puis danse sur la place avec repas tiré du panier ; le Marché de la Création, par le biais du Comité des Fêtes, animation hivernale originale qui perdure. Et enfin, il sympathise avec les familles* d’une ancienne troupe de théâtre amateur de Saint-Saturnin, troupe datant d’un « son et lumière » historique des années 1970, puis 1980. Avec eux, un parfait « brassage social » s’accomplit dans le village menant plusieurs années de suite à un spectacle musico-théâtral au château, qui faisait plus que le plein.

Enfin à Saint-Saturnin, j’ai osé mon seul rêve non accompli : sur un terrain improbable où personne n’imaginait une habitation, malgré un budget très réduit, j’ai fait construire (et construit en grande partie) une maison au cœur du village, œuvre d’un architecte devenu un ami. Formidable « machine à vivre » qui ensoleille largement ses déjà vieux jours.

Yvon dit ne pas avoir eu la chance de croire en un dieu. Alors, ce qui guide sa vie autant que le culot, c’est l’Amour, de tous et de chacun. Il croit fermement que « le Jugement dernier, c’est-à-dire nos vieilles années, se fait à l’aune de l’amour donné et reçu. Chacun peut l’observer autour de soi ».

   * Yvon ne cite aucun nom pour n’en pas oublier, mais « je les aime tous »

   
 
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