« Je suis
amoureux de mon village »
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Tout a commencé
pour Robert à Saint-Saturnin à la suite
du déplacement de son père, professeur
de français, de l’Est de la France à
cause d’une maison détruite par une
bombe à la fin de la Deuxième Guerre
Mondiale, à Montluçon puis à
Saint-Saturnin, au collège Saint Joseph.
Malgré un père professeur de français,
Robert dira que c’est grâce à ses
capacités en maths qu’il a réussi. Avec
le certificat d’études en poche!
Après
l’atterrissage en Auvergne, c’est le
début de la vie professionnelle chez
Michelin, du lundi au samedi et si
possible le dimanche si on pouvait
travailler un peu plus. Des petits
boulots qui lui permettent de se loger
gratuitement, puis une escapade entre
amis, Jean-Pierre Guillaumont, Bertrand
Queylard et Robert, sièges de la voiture
rabattus, pour aller acheter 100
poussins. Les sièges rabattus n’ont pas
servi à grand chose, tout tenait dans un
seul cageot ouvert. C’est le début de la
vie de Robert à son compte. Vie qui le
conduit quelques années à localiser son
entreprise à Saint Amant, puis retour à
Saint-Saturnin. Mais lui n’a plus jamais
bougé d’ici. Car il est « amoureux de
Saint-Saturnin », Robert.
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Amoureux de la vie, du
mouvement. Le matin, souvent, il
fait un tour du village pour
compter, voir qui vit où, avec
attention, connaissance,
curiosité. Il aime le
patrimoine, mais plus que tout
la vie qui dynamise, qui permet
d’accueillir familles et
enfants. Il est chauvin aussi
Robert. Des Mercedes sur les
Champs Elysées, non, Renault et
Peugeot avant tout. Le local. Il
est authentique et pragmatique.
Comment justifier qu’on
construise des zones
d’installation pour entreprises
sur des champs de blé et que des
lieux adaptés ne soient pas mis
à profit. Du bon sens.
Amoureux
de son village, il a donné six
mandats municipaux. Alors, il
connaît. Et il fait savoir qu’il
connaît. Toutes les histoires du
village. Et il en a vu passer.
Il faut réaliser et se souvenir:
quarante familles vivant de
l’agriculture à St Saturnin, une
trentaine de camarades qui
prenaient le bus Michelin pour
aller à l’usine. Et plus
largement. Les histoires « avec
VGE », les discussions de
conseils municipaux. Il aime la
patrimoine, tel monument qui
manque de s’effondrer. Il
respecte les gens. Il est
exigeant aussi. Il n’aime pas
les donneurs de leçons qui ne
s’appliquent pas les règles.
C’est un bosseur.
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Robert, c’est
aussi la famille et une entreprise de
Saint-Saturnin. L’entreprise Schmitt
n’existerait pas sans l’implication de
Bernadette, qui est aujourd’hui à plein
temps encore et aujourd’hui sans son
fils qui a repris les rennes de
l’entreprise.
Robert va vers
ses 81 ans. Le monde change et la
passion reste entière. L’énergie, une
constitution hors pair qui lui
permettait à ses débuts de faire 1300km
pour aller en Normandie chercher des
veaux pour ses clients éleveurs. Mais
plus que tout, rien ne fera perdre à
Robert son bon-sens local. C’est ce qui
manque le plus aujourd’hui selon lui. Et
c’est pour cela qu’il se bat. Avec la
communication. Car il communique et dit
les choses en face, Robert. Robert,
c’est un patron, c’est le patron,
bienveillant et « fier d’être resté un
modeste ».
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