René, un
prénom, deux syllabes, Re-né, ou le
pilier de la re-naissance du château de
Saint-Saturnin.
C’est par une
annonce posée dans « infos », le journal
local de l’époque, « Homme toutes mains
» que René arrive à St Saturnin, en
1987, embauché par le Dr Guedes, alors
nouvellement propriétaire de château.
« Homme
toutes mains », voilà un descriptif qui
colle parfaitement au personnage, c’est
ce qui frappe en premier, René sait tout
faire, apprend seul, en observant, à
tout faire. Le seul métier pour lequel
il a un diplôme, un CAP chauffagiste, il
ne l’a jamais exercé. Il voulait être
cuisinier et René est avant tout
cuisinier, c’était son rêve depuis le
début. Et c’est comme cela qu’il va
commencer, après un passage chez
Michelin, il reprend un hôtel-restaurant
à Rochefort-Montagne, puis 3 saisons à
l’hôtel du lac, à Chambon-sur-Lac, en
passant de plongeur à chef cuisine. Il a
30 ans, il vient de rencontrer Ginette,
ils ne se quitteront plus et
travailleront toujours ensemble, lui en
cuisine, elle en salle. Un duo de choc
que rien n’arrête, des battants tous les
2.
Les idées et
le travail fusent entre le Dr Guedes et
René et la confiance est totale, comme
toute sa vie d’ailleurs, René inspire
confiance. A son embauche, il s’agit
d’ouvrir une crêperie dans la tour ; la
veille, René peint encore la salle, le
lendemain, 14 juillet 1987, ouverture en
fanfare, René est aux fourneaux.
L’aventure ne fait que commencer : la
restauration culinaire et la
restauration du château ! Et sa devise
lui servira toujours, « il n’y a pas de
problème sans solution, et il n’y a pas
de de solution sans problème ». Il sera
successivement et conjointement :
architecte, menuisier, charpentier,
plombier, tailleur de pierres, maçon,
carreleur, peintre… sans oublier à côté
d’élever poules, pigeons, canards,
cailles, lapins, abeilles…
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Dans les années
90, le rythme des mariages et des fêtes
au château bat son plein, en pleine
saison estivale on monte jusqu’à environ
40 mariages, et l’exception mémorable de
3 mariages le même week-end, ce qui vaut
à René son record de ne pas dormir
pendant 72 heures ! Les souvenirs les
plus fous ? Le salon du court métrage de
Clermont-Ferrand, plus de 500 couverts
ou encore un séminaire d’une société
allemande durant lequel 3 sangliers
cuisent à la broche et 25 montgolfières
décollent du parc du château…
C’est
tout naturellement qu’à la suite du Dr
Guedes, M. Pénicaud lui fera aussi
totalement confiance et que la
restauration du château continuera de
plus belle ; le dernier projet :
finaliser le jardin de Catherine, après
peut-être que René s’arrêtera mais
encore une fois c’est un battant et un
actif, il tient de son père qui, à 85
ans, continue de garder les troupeaux,
qu’il vente ou qu’il pleuve…
Alors
quand on demande à René s’il a un rêve
enfoui ou un métier qu’il aurait aimé
faire, en pensant qu’il a tout fait, il
répond, de manière inattendue : «
j’aurais voulu faire du cinéma ! » et il
a d’ailleurs essayé, en prenant des
cours de dramaturgie … en tous les cas,
le regard clair, droit et rassurant
aurait été parfait sur grand écran dans
« Et au milieu coule une rivière »… ,
aujourd’hui, c’est là que vous pourrez
le trouver le samedi, avec Ginette, du
côté de Picherande, en train de pêcher,
sa passion.
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