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LES GENS D’ICI

Lucien CELLIER-COURTIL

« Lulu Cellier-Courtil, agriculteur engagé dans le territoire »

Lucien a un don, celui de mener plusieurs vies en même temps. Jusqu’à la retraite, il a mené de front celles d’agriculteur, de conseiller municipal, de délégué cantonal de la mutuelle agricole, administrateur du Crédit Agricole Clermont-Ferrand, de pompier volontaire et, bien sûr, sa vie de famille.

La famille Cellier-Courtil est la plus ancienne famille d’agriculteurs de Chadrat. Et aussi une famille engagée dans le conseil municipal depuis sa création en 1789 comment l’attestent des archives de l’époque. Alors, on ne parlait pas encore d’agriculteurs mais de laboureurs.

Lucien a réalisé la transformation du métier de laboureur en celui d’agriculteur et tiré le meilleur parti de la mécanisation. Il a d’abord introduit le tracteur, puis la machine à traire, la moissonneuse batteuse, et d’une façon générale toutes les techniques qu’impliquait la modernisation de l’agriculture après la seconde guerre mondiale. Tradition d’innovation propre à la famille poursuivie par son fils Jean-Michel qui s’est lancé en précurseur dans l’agriculture biologique en 1989.

Par exemple, lorsque la trayeuse a facilité le recueil du lait dans des tanks, Lucien a rejoint une association locale de vente directe et effectuait les livraisons sur les communes avoisinantes. Certains se rappellent encore peut-être ce lait cru que l’on pouvait se procurer à Saint-Saturnin chez Vacher, le boulanger et les magasins de proximité également de Saint-Amant, la Sauvetat, Plauzat. Mais le lait n’était qu’une production parmi d’autres de cette exploitation basée sur la polyculture et qui produisait aussi des céréales, exploitait aussi des pommiers et même de la vigne sur des terrains à Saint-Saturnin. 

En même temps, Lucien a été un des piliers de la vie municipale : 42 ans d’engagement en 7 mandats de conseiller dont 4 mandats d’adjoint. Et ce ne fut pas toujours de tout repos d’être un trait-d’union entre Chadrat et Saint-Saturnin, les deux villages de la commune. Ce fut particulièrement le cas au moment du remembrement dans les années 1970. A ce moment-là, le découpage des terrains datait encore de 1801, souvenir de l’administration napoléonienne. La logique de morcellement n’était plus adaptée depuis longtemps et Lucien a été moteur dans une initiative de remembrement, d’abord locale du village de Chadrat. Puis Saint-Saturnin a suivi l’exemple et Lucien se vit alors devenir commissaire enquêteur : un poste délicat consistant à recueillir les doléances, à essayer de concilier des contraintes contradictoires et somme toute, mettre sa meilleure volonté pour recevoir surtout des manifestations de mécontentement.

Et comme s’il restait encore du temps, Lucien a été aussi pompier volontaire, durant 40 ans, délégué cantonal de sa mutuelle agricole et joueur de foot pour les rares moments de loisir. « On était moins assommé de paperasse. Par contre, aujourd’hui comme hier, on ne se parle pas assez pour résoudre les problèmes » dit-il.

Mais aussi, toutes ces activités furent possibles grâce à l’incroyable efficacité de Germaine son épouse. Germaine connaissait déjà bien l’agriculture et aussi la vie municipale par sa famille. Son père fut maire de Saint-Genès-Champanelle. Et là au moins, il y avait l’eau courante ! Ce n’était pas le cas à Chadrat au moment de son mariage, l’eau n’arrive au robinet que dans les années 1960 ! Et puis tous les jours une quinzaine de personnes à table à midi, la famille et aussi les employés, les stagiaires et guère moins pour le dîner et le petit déjeuner. Germaine aussi a été sur tous les fronts : assurer l’intendance d’une maison regroupant enfants, parents âgés, stagiaires résidents, aider à l’exploitation, préparer les sachets de lait cru avant la tournée de Lucien… Et on dit que la vie des jeunes femmes d’aujourd’hui est chargée ! Germaine dit simplement qu’elle est croyante et que c’est cela qui l’a portée. « Bienvenue à Saint-Saturnin où il fait bon vivre sur l’ensemble de la commune »

   
 
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