Je suis née à
deux pas de l’église, à l’ombre du
clocher en janvier 1926 à Saint
Saturnin. J’ai fait mes premiers pas
place de l’Ormeau qui à ce moment
ressemblait à une cour de ferme.
Fillette, j’aimais m’aventurer avec ma
sœur et mon père dans l’obscurité de
l’escalier du clocher, les villageois
comptaient sur Georges pour réparer
l’horloge. Ils aimaient entendre sonner
les heures dans le village et depuis les
vignes et les champs. On avait peur avec
ma sœur quand les cloches se remettaient
à sonner une fois réparée
Le jeudi
après-midi j’allais au patronage, au
château, avec les bonnes sœurs. A la
seconde guerre mondiale nous faisions
des spectacles pour collecter de
l’argent et envoyer des colis aux
soldats du village prisonniers en
Allemagne. Jusqu’à la fin de la seconde
guerre mondiale j’allais au lavoir de la
Freydière avec ma mère pour laver le
linge. Ils nous arrivaient d’aller à
Clermont-Ferrand, à vélo pour acheter
des vêtements. J’avais la chance d’avoir
trois vitesses, alors que ma mère n’en
avait aucune !
Presque tout le
monde était agriculteur, pas de tracteur
et encore moins de voiture. On se
nourrissait tous de nos produits. Le
boulanger, le boucher et le marchand de
charbon avaient des petites camionnettes
pour livrer leurs produits dans d’autres
villages. Ils étaient les seuls à avoir
des véhicules à moteurs. Mes parents
étaient amis avec le boulanger (Joanès)
qui n’aimait pas beaucoup conduire. Il
passait volontiers le volant à mon papa
pour se promener avec les amis le
dimanche. Pas de ceintures de sécurité
comme aujourd’hui, les passagers étaient
assis sur des bancs en bois et
chantaient à l’arrière de la
camionnette.
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