bertrans queylard


LES GENS D’ICI

Le CHAPELAIN

« Saint-Saturnin, souvenirs d’enfance, soleil d’aujourd’hui »

Dans un an, Loïc Le Chapelain reviendra habiter Saint-Saturnin et il pourra aisément y re-tisser des liens, se réengager dans le village. Mais ne commençons pas par la fin. L’histoire de Loïc à Saint-Saturnin commence en 1965, bien avant d’exister l’année prochaine. Une inconcordance des temps mais toute tracée, de passages marquants, de vacances et week-ends d’enfants dans le village pour s’y installer à la retraite ; en définitive, c’est un beau mélange de passé et de futur. Loïc nous raconte dans cette entrevue ses souvenirs d’un village en fête et ses nouvelles projections dans la région de Saint-Saturnin qu’il avait quittée pour vingt-trois ans. Sa mère, Christiane, à l’oreille attentive et à la mémoire anecdotique vivante, a enrichi le récit et nous l’en remercions.

En 1965, à la naissance de leur aîné, Loïc, la famille Le Chapelain arrive dans une maison acquise par les grandsparents paternels dans la période d’après-guerre ; une maison d’été, sans confort particulier et dans le village, peu de connaissances.

Le rôle de M. Le Chapelain père, Hervé, fut tout à fait central pour ne pas dire vital à Saint-Saturnin : étant médecin interniste, les gens du village avaient l’habitude de l’appeler quand ils avaient quelque inquiétude. Les fins de semaines des Le Chapelain n’étaient pas des plus reposantes et leur bonté est vite reconnue, pour parfois être utilisée à des fins peu scientifiques ! « J’étais réveillée tous les dimanche matins à sept heures » raconte Christiane, « par une dame à qui j’ai fini par demander pourquoi donc elle voulait toujours entendre de ma bouche quel était l’horaire de la messe.  « Mais parce que vous êtes le chapelain de la paroisse ! » me répond t-elle ». Loïc se souvient également en souriant qu’ils fermaient parfois leurs volets pour donner à leur maison une allure close et que personne ne vienne les déranger. Mais dans un village, tout se sait !

A dix ans pourtant, ses yeux s’émerveillaient devant les Sons et Lumières de l’extraordinaire Père Finet et ses pieds s’entrechoquaient à la Carmagnole, aussi avec ceux de sa petite sœur, qui à deux ans déjà faisait partie de la ronde ! Loïc jouait les petits pages, et les mauvais génies. Le spectacle terminé, la danse continuait de virevolter lors des fêtes de village et la liberté dans le jeu, de courir, sur un terrain sans limites pour les petites bandes d’enfants, les maisons leur étant toujours ouvertes par les habitants. Le Colombier, souvenir énigmatique de Loïc, ne connaissait pas de porte loquetée : « Dans cette maison, l’on rentrait à toutes les heures du jour et de la nuit et l’on y était toujours merveilleusement bien accueilli »… Petits pages ou mauvais génies, le cœur de l’amitié était ce qui comptait le plus, et pas de distinction entre « ceux du cru » et « les prend-l’air », appellations sociales de l’époque. Tout ce qui lui laisse la nostalgie d’une « enfance absolument merveilleuse » donnée par le village, d’ « insouciance et de quiétude ».

Le goût de la convivialité du village, du patrimoine dans la préservation de son cœur historique, est chose acquise par Loïc à la suite à de ces années. Sa spécialisation professionnelle de médecin en rééducation fonctionnelle l’amène à croiser des horizons plus sud-ouestiques (Bordeaux) et nord-estiens (Nancy) pendant une vingtaine d’années. Au final, se recentrer : revoilà l’Auvergne. A son retour proche qu’accompagne le temps de la retraite, la volonté de s’engager revient, inhérente à la culture de sa famille et avec la mémoire colorée de sa jeunesse. Il s’agira sûrement de remettre en valeur ce que village lui a appris, à savoir l’entraide et ce que le village lui a fait vivre, un air de fête et de monde. En tous cas, pour mettre d’une manière ou d’une autre sa pierre à l’édifice de Saint-Saturnin qu’il aime profondément, d’un amour vrai d’enfant !

   
 
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