la vigne dans le puy de dôme en auvergne


VIGNE 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA VIGNE EN AUVERGNE

Vers la fin du XIXème siècle, le Puy-de-Dôme était devenu l’un des principaux producteurs français de vin, profitant des dégâts du phylloxéra dans le midi de la France, de 1868 à 1880. Mais le phylloxéra qui avait épargné l’Auvergne du fait de l’isolement de son vignoble l’atteignit en 1893-1895 et le détruisit , alors que les viticulteurs du midi avaient replanté. Les viticulteurs auvergnats fonctionnaient essentiellement dans un système polyculture – élevage – vigne, contrairement aux viticulteurs du Midi pour lesquels la vigne était l’unique ressource (d’où les émeutes de 1907).

Ils ont néanmoins replanté partiellement la vigne, mais faute d’y consacrer suffisamment de moyens (parce que plus pauvres ? parce que la vigne était moins vitale pour eux ?)

ils ont souvent replanté des cépages « directs » , qui donnaient un vin de qualité médiocre et plus difficilement exportable hors d’Auvergne que les vins du Midi qui au début du XXème siècle pouvaient de plus être transportés rapidement sur Paris et les autres lieux de consommation.

Cette vigne replantée a en outre été victime du mildiou, qui semble avoir fait des dégâts considérables ; puis pendant la Grande Guerre le manque de bras a conduit les femmes d’agriculteurs à délaisser la vigne, plus coûteuse en main-d’œuvre que d’autres productions. On sait qu’une vigne abandonnée pendant plusieurs années est à « reprendre » et mettra 2 ou 3 ans à être à nouveau productive. Enfin, le développement des usines Michelin a drainé une main-d’oeuvre importante dans la périphérie clermontoise. Les « ouvriers – paysans » qui en ont résulté ont, là encore, abandonné la vigne car trop contraignante en main-d’œuvre.
 
On a coutume de dire que les vignes auvergnates ont disparu il y a près d’un siècle. En fait, la diminution a été continue car les facteurs y contribuant (mévente due à une qualité médiocre, exigence en main d’œuvre) ont eu un impact de plus en plus prononcé. Ainsi le nombre d’hectares de vignes sur Romagnat était de 600 en 1882, 900 en 1892, 600 en 1912, 500 en 1940, 100 en 1960. On remarque ainsi que le boom économique de l’après-guerre a signé le déclin de la vigne. Dans la périphérie clermontoise, l’urbanisation a également précipité le l’arrachage des vignes. A Saint-Saturnin par exemple, le déclin a été plus lent . La renaissance du vignoble auvergnat est un fait récent, mais est limitée. L’appellation VDQS date de 1977 et ne concerne qu’un nombre restreint de communes, dont Saint-Saturnin est exclu.
 

La Champagne, également épargnée jusqu’alors, fut touchée à la même époque.
A St Saturnin, il y avait de nombreux métayers, qui devaient donner 2/3 de la récolte au propriétaire, selon la coutume de l’époque. Le métayer qui replantait une vigne le faisait à ses frais, et devait la travailler et la soigner pendant 5 ans avant qu’elle produise, avant donc d’en donner les 2/3. On comprend donc que toute la surface détruite n’ait pas été replantée…
Le « direct » était un hybride entre un cépage américain résistant au phylloxéra et un cépage français. Le résultat était un plant résistant au phylloxéra mais produisant un vin de qualité médiocre. La solution idéale, plus coûteuse certes et maintenant universellement répandue (même aux Etats-Unis) était de greffer une variété améliorée (Gamay en Auvergne) sur un porte-greffe américain. Au-dessous de la greffe, le porte-greffe était résistant au phylloxéra qui attaque les racines. Le vin avait les qualités du porte-greffe. Les derniers « directs » de St Saturnin ont été vendangés il y a 10 ans.
Bien que la bouillie bordelaise ait été diffusée en France à partir de 1887, la maîtrise du traitement n’a pas été immédiate, et son efficacité n’était que partielle.
Ainsi en 1991 quand quelques « jeunes » ont repris des vignes, il y avait encore 10 viticulteurs sur la commune. Il en reste 5.
 

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