LE PETIT JOURNAL
 

PETIT JOURNAL des Amis de Saint Saturnin – n° 15 – juillet 2010
 

Les colombiers seigneuriaux de Saint Saturnin


Saint Saturnin possède, autour du village, sept colombiers inscrits sur l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 18 juin 1971 grâce au travail d’investigation de Monsieur Chomette.

On peut supposer que ces colombiers ont été érigés par les puissants barons de la Tour d’Auvergne qui ont possédé Saint Saturnin depuis au moins le XIIe siècle jusqu’en 1668, où le Comte de Broglie en fit l’acquisition.
Il semble que ces colombiers soient antérieurs au XVIe siècle, puisque, à partir de cette époque, en Languedoc, les colombiers de droit seigneuriaux, qui jusqu’alors étaient des tours cylindriques maçonnées, deviennent des bâtiments carrés, souvent élevés sur quatre piliers ou colonnes.

Ces sept colombiers présentent de nombreux caractères communs du point de vue de l’emplacement, de la forme, des dimensions, des matériaux de construction. Ils s’élèvent généralement sur une petite motte rocheuse naturelle ou artificielle.
Ces colombiers sont tous de forme circulaire, avec parfois une face légèrement aplatie, le toit en poivrière très aplatie, ou à pente unique, plus rarement. L’épaisseur des murs à la base est souvent supérieure à un mètre.

Le matériau utilisé pour leur construction est toujours de la pierre dont l’appareil, de taille moyenne, est assez irrégulier. Le toit est le plus souvent couvert de lauzes, alors que dans ces régions, les maisons ont des toits en tuiles canal.

NB : ce texte est extrait du document d’inscription sur l’Inventaire Supplémentaire
 

La poterne du village

Une poterne (du bas latin posterula), est une petite porte qui était intégrée aux murailles d'une fortification, de façon discrète, et qui permettait aux habitants du château, ou du bourg fortifié comme à Saint Saturnin, de sortir ou rentrer à l’insu de l’assiégeant.
Placée dans le bas des courtines, au niveau des fossés, elle était généralement sous la protection des meurtrières d'une tour proche ou d'une bretèche (1).
L’image ci-dessous, extraite de l’armorial de Revel nous montre la poterne qui existait alors sous le château : elle débouchait sur l’actuel chemin descendant vers la Freydière : on y distingue bien l’ouverture qui débouche sur le chemin ainsi que les échauguettes (2) qui la protégeait.
Une seconde poterne existait sous l’ancien cimetière (l’actuel jardin de la Madeleine). C’est cette poterne, toujours existante, qui a été réhabilitée par les Amis de Saint Saturnin en 2008. Elle débouche sur l’escalier menant au lavoir du creux du Tieu.
La photo montre la poterne au bas de l’escalier situé sous le jardin. A droite, soutenu par un muret, le jardin installé et entretenu par la commune. A gauche, sur le mur de pierres sèches, le panneau de signalétique correspondant.
Cette poterne constitue la dernière étape du « Chemin des Lavoirs » qui a été inauguré lors de la Journée du Patrimoine de Pays, le 15 juin 2008. Un dépliant triptyque est disponible à l’Office de Tourisme installé provisoirement à la chapelle de la Madeleine. Un fléchage sera très prochainement installé.
(1) Une bretèche ou bretesse ou bretesche est un petit avant-corps rectangulaire ou à pans coupés, plaqué en encorbellement sur le mur d'un ouvrage défensif.
(2) L’échauguette est une petite construction destinée à abriter, dans un château fort, le veilleur surveillant le pays sur un large horizon.
 

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