LE PETIT JOURNAL
 

PETIT JOURNAL des Amis de Saint Saturnin – n° 8 – novembre 2008

 

De la source  à la Fontaine

Saint Saturnin, village d’origine paysanne. La polyculture permettait de faire vivre de nombreuses familles jusque dans les années 1970, période ou les campagnes se sont vidées de leurs jeunes agriculteurs pour aller travailler en ville.
Si l’on remonte un peu dans le temps, voire 50 ans en arrière, le confort était très loin de celui d’aujourd’hui, et les corvées étaient nombreuses. La corvée d’eau à la fontaine, plusieurs fois par jour, faisait partie du quotidien, été comme hiver. On a vu arriver l’eau dans les maisons vers les années 1946 /1950. Ce n’est que progressivement que l’ensemble du village a été raccordé au réseau d’eau potable.

Le captage de l’eau - eau de source - qui alimentait les fontaines du village se situe à l’ouest de St Saturnin au lieu dit Cladeyras-bas dans la propriété de la famille Jarton. Ce début de tunnel est toujours en place mais n’est plus entretenu.

La réalisation de ce captage remonte à la fin du 18ème siècle.
Car St Saturnin était auparavant alimenté en eau par des puits. La présence du dernier, d’une quinzaine de mètres de profondeur, se situe sur la place du marché. On y puisait l’eau avec un sceau attaché à une corde que l’on descendait à l’aide d’une poulie.

Cette source souterraine était captée à plusieurs centaines de mètres dans les Cheyres à gauche de la route d’Aydat, en amont de l’entreprise Schmitt.
Des tuyaux de terre cuite permettaient l’acheminement de l’eau du tunnel jusqu’au village, ils seront remplacés plus tard par des tuyaux en fonte.

Un réservoir se situe sur le chemin de Chadeveau - toujours en place - à gauche en descendant vers la maison de Mr Rousset, il alimentait les fontaines et les lavoirs du village. Chaque quartier possédait une fontaine, bâtie en pierre de Volvic, avec parfois un grand bac pour abreuver les animaux, (vaches, bœufs, chevaux…)

 
Des lavoirs étaient situés aux quatre coins du village. Qui, parmi les anciens, ne se souvient-il pas de la laveuse qui déambulait à travers le village .avec sa brouette chargée de linge, son battoir et sa caisse pour s’agenouiller.
Ces lavoirs étaient aussi un lieu de rencontre, de papotage : toutes les nouvelles du village, vraies ou fausses, s’y colportaient.
Lors des années de grande sécheresse, la source de la Freydière permettait d’alimenter le village à l’aide d’une pompe entraînée par un moteur électrique de forte puissance.

Aujourd’hui toutes les fontaines, les bacs, les lavoirs ont disparus ; plus aucune trace 30 ans après.
Seule la fontaine de la place de l’Ormeau a été sauvegardée, ainsi que les deux lavoirs récemment remis en état par les Amis de St Saturnin.

Une nouvelle alimentation d’eau est arrivée (nouveau captage en provenance de Rouillas bas).
Les responsables de notre village n’ont pas cru bon à cette époque de conserver ce patrimoine qui de nos jours serait source de mémoire pour nos contemporains.

Jean-Pierre Tixeront.

 

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