De la source à la Fontaine |
Saint
Saturnin, village d’origine paysanne. La
polyculture permettait de faire vivre de
nombreuses familles jusque dans les
années 1970, période ou les campagnes se
sont vidées de leurs jeunes agriculteurs
pour aller travailler en ville.
Si l’on remonte un peu dans le temps,
voire 50 ans en arrière, le confort
était très loin de celui d’aujourd’hui,
et les corvées étaient nombreuses. La
corvée d’eau à la fontaine, plusieurs
fois par jour, faisait partie du
quotidien, été comme hiver. On a vu
arriver l’eau dans les maisons vers les
années 1946 /1950. Ce n’est que
progressivement que l’ensemble du
village a été raccordé au réseau d’eau
potable.
Le captage de l’eau - eau de source -
qui alimentait les fontaines du village
se situe à l’ouest de St Saturnin au
lieu dit Cladeyras-bas dans la propriété
de la famille Jarton. Ce début de tunnel
est toujours en place mais n’est plus
entretenu.
La réalisation de ce captage remonte à
la fin du 18ème siècle.
Car St Saturnin était auparavant
alimenté en eau par des puits. La
présence du dernier, d’une quinzaine de
mètres de profondeur, se situe sur la
place du marché. On y puisait l’eau avec
un sceau attaché à une corde que l’on
descendait à l’aide d’une poulie.
Cette source souterraine était captée à
plusieurs centaines de mètres dans les
Cheyres à gauche de la route d’Aydat, en
amont de l’entreprise Schmitt.
Des tuyaux de terre cuite permettaient
l’acheminement de l’eau du tunnel
jusqu’au village, ils seront remplacés
plus tard par des tuyaux en fonte.
Un réservoir se situe sur le chemin de
Chadeveau - toujours en place - à gauche
en descendant vers la maison de Mr
Rousset, il alimentait les fontaines et
les lavoirs du village. Chaque quartier
possédait une fontaine, bâtie en pierre
de Volvic, avec parfois un grand bac
pour abreuver les animaux, (vaches,
bœufs, chevaux…)
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Des
lavoirs étaient situés aux quatre coins
du village. Qui, parmi les anciens, ne
se souvient-il pas de la laveuse qui
déambulait à travers le village .avec sa
brouette chargée de linge, son battoir
et sa caisse pour s’agenouiller.
Ces lavoirs étaient aussi un lieu de
rencontre, de papotage : toutes les
nouvelles du village, vraies ou fausses,
s’y colportaient.
Lors des années de grande sécheresse, la
source de la Freydière permettait
d’alimenter le village à l’aide d’une
pompe entraînée par un moteur électrique
de forte puissance.
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Aujourd’hui toutes les fontaines, les
bacs, les lavoirs ont disparus ; plus
aucune trace 30 ans après.
Seule la fontaine de la place de
l’Ormeau a été sauvegardée, ainsi que
les deux lavoirs récemment remis en état
par les Amis de St Saturnin.
Une nouvelle alimentation d’eau est
arrivée (nouveau captage en provenance
de Rouillas bas).
Les responsables de notre village n’ont
pas cru bon à cette époque de conserver
ce patrimoine qui de nos jours serait
source de mémoire pour nos
contemporains.
Jean-Pierre Tixeront.
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