Colombiers ou Pigeonniers ? |
Par
pigeonnier, on désigne un local ayant
destination d’abri de colombinés dans un
bâtiment ayant une autre destination.
Installé le plus souvent dans un comble,
le pigeonnier se révèle par ses jours
d’accès qui constituent sa
caractéristique extérieure principale.
Totalement intégré à l’habitation - ou à
la grange, ou autre dépendance – cet
abri n’a pas de forme ni de toiture
propre.
Par
colombier on désigne un bâtiment ayant
destination principale ou unique d’abri
de colombinés, en forme de tour à plan
circulaire ou carré le plus souvent,
pouvant être couvert de façons très
diverses. Il se démarque du pigeonnier
par le fait que sa toiture est distincte
des autres bâtiments.
On distingue quatre types de colombiers
:
Colombier intégré : une partie de son
volume est comprise dans le groupe de
bâtiments dont il se distingue par son
toit qui lui est propre.
Colombier contigu : dont le volume total
est distinct des autres bâtiments mais
qui est accolé à l’un d’eux.
Colombier indépendant : qui n’est accolé
à aucun bâtiment, mais peut être pris
dans le mur d’enceinte d’une habitation.
Colombier isolé : nettement éloigné des
habitations, il peut être au milieu des
vignes ou des champs.
Définitions tirées de : « Pigeons et
colombiers de Limagne » Carnets
patrimoniaux du Puy-de-Dôme - n°5
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Inauguration du lavoir du creux du Tieu
et de la poterne |
C’est à l’occasion
de la « Journée du Patrimoine de Pays et
Journée des Moulins » dimanche 15 juin,
qu’ont été inaugurés le lavoir du creux
du Tieu (*) et de la poterne (**) du
village fortifié, complétant ainsi le
Chemin des Lavoirs de Saint Saturnin
ouvert depuis la réhabilitation du
lavoir de la Freydière en 2002.
Après un message d’accueil, Mathieu
Lescuyer nous a parlé de l’histoire de
Saint Saturnin à l’époque médiévale et à
la renaissance afin de nous faire
découvrir ce que pouvaient être les
fortifications du village.
C’est en empruntant le Chemin des
Lavoirs à partir de la place de l’Ormeau
que les participants ont pu découvrir le
site romantique du creux du Tieu et son
lavoir alimenté par une source coulant
de l’ouverture imposante de son boyau de
captage.
Par un escalier rustique ils ont pu
accéder à la poterne du village, gravir
les marches majestueuses et emprunter le
chemin pavé conduisant à la place de
l’Ormeau.
La journée s’est poursuivie par la
visite d’une exposition des outils et
matériels de la vigne installée sur la
place du Marché et dans le cuvage encore
en activité d’un des rares vignerons du
village, Michel Doreau.
Un vin d’honneur convivial a clos cette
bonne journée.
(*) Tieu est un mot très ancien qui
désignerait un trou ou bien une
situation « derrière ». Le lieu-dit est
bien derrière et en contrebas du village
!
(**) Une poterne est une porte dérobée
percé dans la muraille d’une
fortification et donnant sur un fossé ou
un accès difficile.
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LA VIGNE EN AUVERGNE |
Vers
la fin du XIXème siècle, le Puy-de-Dôme
était devenu l’un des principaux
producteurs français de vin, profitant
des dégâts du phylloxéra dans le midi de
la France, de 1868 à 1880. Mais le
phylloxéra qui avait épargné l’Auvergne
du fait de l’isolement de son vignoble
l’atteignit en 1893-1895 et le détruisit
, alors que les viticulteurs du midi
avaient replanté. Les viticulteurs
auvergnats fonctionnaient
essentiellement dans un système
polyculture – élevage – vigne,
contrairement aux viticulteurs du Midi
pour lesquels la vigne était l’unique
ressource (d’où les émeutes de 1907).
Ils ont néanmoins replanté partiellement
la vigne, mais faute d’y consacrer
suffisamment de moyens (parce que plus
pauvres ? parce que la vigne était moins
vitale pour eux ?) ils ont souvent
replanté des cépages « directs » , qui
donnaient un vin de qualité médiocre et
plus difficilement exportable hors
d’Auvergne que les vins du Midi qui au
début du XXème siècle pouvaient de plus
être transportés rapidement sur Paris et
les autres lieux de consommation.
Cette vigne replantée a en outre été
victime du mildiou, qui semble avoir
fait des dégâts considérables ; puis
pendant la Grande Guerre le manque de
bras a conduit les femmes d’agriculteurs
à délaisser la vigne, plus coûteuse en
main-d’œuvre que d’autres productions.
On sait qu’une vigne abandonnée pendant
plusieurs années est à « reprendre » et
mettra 2 ou 3 ans à être à nouveau
productive. Enfin, le développement des
usines Michelin a drainé une
main-d’oeuvre importante dans la
périphérie clermontoise. Les « ouvriers
– paysans » qui en ont résulté ont, là
encore, abandonné la vigne car trop
contraignante en main-d’œuvre.
On a coutume de dire que les vignes
auvergnates ont disparu il y a près d’un
siècle. En fait, la diminution a été
continue car les facteurs y contribuant
(mévente due à une qualité médiocre,
exigence en main d’œuvre) ont eu un
impact de plus en plus prononcé. Ainsi
le nombre d’hectares de vignes sur
Romagnat était de 600 en 1882, 900 en
1892, 600 en 1912, 500 en 1940, 100 en
1960. On remarque ainsi que le boom
économique de l’après-guerre a signé le
déclin de la vigne. Dans la périphérie
clermontoise, l’urbanisation a également
précipité le l’arrachage des vignes. A
Saint-Saturnin par exemple, le déclin a
été plus lent . La renaissance du
vignoble auvergnat est un fait récent,
mais est limitée. L’appellation VDQS
date de 1977 et ne concerne qu’un nombre
restreint de communes, dont
Saint-Saturnin est exclu.
La Champagne,
également épargnée jusqu’alors, fut
touchée à la même époque.
A St Saturnin, il y avait de nombreux
métayers, qui devaient donner 2/3 de la
récolte au propriétaire, selon la
coutume de l’époque. Le métayer qui
replantait une vigne le faisait à ses
frais, et devait la travailler et la
soigner pendant 5 ans avant qu’elle
produise, avant donc d’en donner les
2/3. On comprend donc que toute la
surface détruite n’ait pas été
replantée…
Le « direct » était un hybride entre un
cépage américain résistant au phylloxéra
et un cépage français. Le résultat était
un plant résistant au phylloxéra mais
produisant un vin de qualité médiocre.
La solution idéale, plus coûteuse certes
et maintenant universellement répandue
(même aux Etats-Unis) était de greffer
une variété améliorée (Gamay en
Auvergne) sur un porte-greffe américain.
Au-dessous de la greffe, le porte-greffe
était résistant au phylloxéra qui
attaque les racines. Le vin avait les
qualités du porte-greffe. Les derniers «
directs » de St Saturnin ont été
vendangés il y a 10 ans.
Bien que la bouillie bordelaise ait été
diffusée en France à partir de 1887, la
maîtrise du traitement n’a pas été
immédiate, et son efficacité n’était que
partielle.
Ainsi en 1991 quand quelques « jeunes »
ont repris des vignes, il y avait encore
10 viticulteurs sur la commune. Il en
reste 5.
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